Pour le couvreur, l'ardoise est un matériau de prédilection, car elle autorise toutes les prouesses techniques. En effet l’ardoise est assez légère. Elle permet donc de s'adapter à toutes formes de toitures et se pose même sur des surfaces assez pentues.
Cependant, le couvreur doit faire preuve d’une gymnastique du corps et de l'esprit, car il se doit de connaître et respecter les principes d'étanchéité pour mener à bien sa couverture. De plus, les ardoises sont taillées à la main par les couvreurs. La forme la plus employée est la rectangulaire. Mais il y a aussi l'ardoise taillée en écaille ou en ogive, qui donne un plus bel effet lorsqu'elle épouse les rondeurs des dômes ; l'ardoise en pointe, en dents de scie, en épi ou en trapèze. Et enfin l'ardoise «gironnée» dont la taille rétrécit au fur et à mesure qu'elle monte vers le sommet d'un dôme. L'ardoise française se raréfie, car les carrières s'épuisent. On fait appel à l'ardoise espagnole de Galice. Mais ce savoir-faire ne se perdra pas pour autant, en effet l'École supérieure de Couverture d'Angers participe au maintien de cet art qui fait de la France le pays des couvreurs.
À la fin du XXe siècle, le zinc laminé devint sur les toits de Paris le rival du plomb, de l'ardoise et de la tuile. Grâce à sa légèreté, le zinc en feuille a permis de donner une architecture nouvelle aux toits de Paris. En France, on utilise aujourd'hui un zinc au titane. Avec ce nouveau matériau, le couvreur de Paris, qui était déjà rompu à la pose de la tuile, de l'ardoise et du plomb, a dû rajouter à toutes ses compétences techniques celles de zingueur. Aujourd'hui, les couvreurs disent à l’unanimité qu'il faut plus de dix ans de travail sur les toits pour bien connaître le métier. Une couverture en zinc bien posée ne devrait nécessiter aucune réparation avant vingt-cinq ou trente ans ; et convenablement entretenue, elle peut durer plus de cinquante ans, dans l'atmosphère de Paris. La couverture en zinc est la plus légère: 5 à 7 kilos au mètre carré contre 45 kilos pour une couverture en ardoise, et 80 kilos pour une couverture en tuiles. Il en résulte une économie substantielle dans la charpente. A Paris, le zinc a trouvé une compagne idéale, l'ardoise : ils forment ensemble, depuis plus d'un siècle, un mariage esthétique harmonieux.
Savez-vous qu’aujourd’hui les toitures parisiennes sont faites à 70% en zinc. C'est pour cette raison que nous avons choisi de créer notre objet Toit de Paris.
Les couvreurs travaillent le plomb quotidiennement. Pour pouvoir le mettre en œuvre, il faut d'abord bien en connaître les caractéristiques physiques et mécaniques. En effet, la nature du plomb offre au couvreur un travail et une gestuelle bien spécifiques. Extrêmement malléable, il peut être battu, étiré, rétréci, repoussé, embouti et prendre toutes les formes que lui impose la main de l'homme. Il se crée alors une sorte de lien entre l'effort physique du couvreur et cette matière qui se soumet et prend forme. Avant la découverte du zinc, on a beaucoup employé le plomb pour couvrir les toitures, mais surtout les dômes à la géométrie courbe et tridimensionnelle. Mais aujourd'hui, si les toitures en plomb sont délaissées au profit du zinc, le couvreur exerce encore cet art particulier pour le recouvrement des terrasses ou encore des balcons en pierre. Le plomb reste le métal le mieux adapté à bon nombre d’usages.
Entre le Moyen-Âge et la Renaissance, on produit de la tuile dans des fours le long de la Seine, près de la forteresse du Louvre sur un terrain que l’on appelait les Tuileries. Catherine de Médicis fit raser ces fabriques de tuiles en 1564, pour y construire son palais et y aménager son jardin. Le palais fut incendié par la Commune en 1871, mais le jardin est resté cette magnifique promenade qui, en conservant son nom de Jardin des Tuileries, a gardé le souvenir d'une industrie bien parisienne.
De nos jours, à Paris, la tuile se fait rare, l'ardoise associée au zinc l'ayant largement remplacée. Mais elle garde ses quartiers de prédilection : la tuile plate modèle “Vieux-Paris”, brun foncé, dans le Marais et L'Île Saint-Louis, cœur historique de la capitale; une autre, plus orangée, sur les grands toits de l'Ancien Collège des Bernardins, magnifique témoignage de l'architecture médiévale récemment restauré; et la tuile à emboîtement, plus vive, tirant sur le rouge, couvrant les immeubles des quartiers populaires de la périphérie. Sans ses tuiles, Paris ne serait plus Paris, parce que cette belle terre cuite raconte aussi la naissance de la ville et participe de son histoire.
Aujourd'hui, les couvertures de cuivre sont le plus souvent réservées à la rénovation de monuments prestigieux. Une couverture en cuivre est trois à quatre fois plus coûteuse qu'une couverture en zinc. Mais en contrepartie elle présente un avantage incontestable : sa longévité. On connaît la très grande résistance du cuivre à la corrosion marine. Il l'est aussi à la corrosion atmosphérique et cette résistance est due à la formation, sur la surface du métal, d'une fine couche d'hydrocarbonate, ou vert-de-gris, un composé insoluble imperméable qui le protège parfaitement tout en lui donnant une patine d'un beau vert. Mais pour en arriver là, le cuivre subit une transformation très progressive de sa couleur.
À Paris, elle apparaît au bout de dix ans. Autre avantage non négligeable pour le travail des couvreurs, le cuivre a le coefficient de dilatation le plus bas, comparé à celui du zinc et du plomb. Sous l'effet des variations de la température, la dilatation est d'une amplitude moins grande et les risques de déformations sont très atténués. Les couvreurs reconnaissent que cette propriété facilite le façonnage des feuilles de cuivre, car les cassures dues au pliage (même par temps froid) ne sont pas à craindre. Toutes ces propriétés en font un matériau très apprécié pour les travaux de couverture. A Paris, quelques rares monuments, principalement de prestige, sont recouverts de cuivre : la toiture de l'église de la Madeleine, celle du Palais de la Bourse ou encore le dôme et les toits de l'Opéra Garnier.