Risques de dégradation des ardoises naturelles lors de leur réemploi
- Toit de Paris
- 22 avr.
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Le réemploi des ardoises naturelles comporte plusieurs risques de dégradation qui peuvent compromettre leur durabilité et leur efficacité en couverture. Voici les principaux points à surveiller :
1. Augmentation de la porosité et perte d’étanchéité
Les ardoises naturelles deviennent progressivement plus poreuses sous l’action répétée de l’humidité et des variations de température. Cette augmentation de porosité réduit leur capacité à rester étanches, surtout si l’ardoise est fine ou déjà ancienne. L’intensité de ce phénomène dépend de l’épaisseur de l’ardoise, de la fréquence des cycles humides/sec, et de la qualité minéralogique d’origine.
2. Délamination, effritement et microfissures
Sous l’effet du gel, de l’humidité et des cycles thermiques, les ardoises peuvent se déliter (délamination) ou s’effriter. Ce phénomène est particulièrement marqué pour les ardoises à forte teneur en calcite, qui blanchissent et se désagrègent avec le temps, ou celles contenant de la pyrite, qui peuvent rouiller, s’oxyder et se percer.
3. Dégradations mécaniques lors de la dépose et du stockage
La récupération des ardoises expose à des risques de brisures, fêlures, éclats ou déformations, surtout si la dépose n’est pas soigneuse. Les bords abîmés et coins cassés sont fréquents, et le taux de perte peut atteindre jusqu’à 80 % pour les lots anciens et fins.
4. Déformations et défauts de planéité
Certaines ardoises peuvent se déformer, perdre leur planéité ou présenter des inclusions minérales/métalliques traversantes, rendant leur réemploi difficile ou impossible.
5. Encrassement et rétention d’humidité
Les ardoises exposées à la pollution, aux mousses, lichens et débris organiques retiennent plus facilement l’humidité, ce qui favorise l’apparition de microfissures et l’affaiblissement du matériau, notamment en période de gel. Un nettoyage inadapté (ex : haute pression) peut aussi endommager la surface et l’étanchéité.
6. Présence de substances dangereuses
Certaines ardoises anciennes peuvent contenir des substances dangereuses comme le plomb ou l’amiante (notamment si la couverture est en fibrociment amianté), ce qui nécessite des précautions spécifiques lors de la manipulation et du réemploi.
7. Dégradations invisibles et hétérogénéité
Les détériorations peuvent affecter aussi bien la face exposée que la face protégée de l’ardoise, ce qui limite la possibilité de retourner les ardoises pour leur réemploi. L’hétérogénéité des lots (dimensions, teintes, état) peut également compliquer la pose et l’esthétique finale.
En résumé, le réemploi des ardoises naturelles nécessite une sélection rigoureuse, une manipulation précautionneuse et une attention particulière à leur état structurel et chimique pour limiter les risques de dégradation et garantir la pérennité de la nouvelle couverture.